Dans les pas des chanoines

Les chanoines du 17ème siècle

Quand le monastère des Scots devient chapitre collégial, les règles imposées aux moines s’assouplissent. Dès la seconde moitié du 11ème siècle, les chanoines fossois semblent abandonner la vie commune. Puis, ils ignorent l’obligation de résider à Fosses, d’assister aux offices, … Pire, les enquêtes diligentées par deux nonces apostoliques, en 1613, et en 1628, nous dépeignent des chanoines tenant boutique, fréquentant les cabarets, jouant aux cartes, allant à la chasse, s’enivrant et se querellant. Le doyen vit alors maritalement avec une parente. Un autre a des enfants adultérins.

A cette époque, loin de la foi et de la prière, le canonicat à Fosses est plus une carrière qu’une vocation !

La vie spirituelle des chanoines du 18ème siècle

Au 18ème siècle, le Chapitre ne dispose pas de bibliothèque commune. Le nombre de livres des différents chanoines est réduit. Certains n’ont même pas une bible. Un seul chanoine a un clavecin, mais n’a pas de partition. Un autre possède quelques manuscrits de plain-chant. C’est tout …

Souvent absents aux réunions du Chapitre, les chanoines ne semblent plus être indignes, même si l’un d’entre eux a un enfant naturel, et si d’autres sont encore impliqués dans des actes violents.

« Bornons-nous à voir en eux des célibataires vivant à l’aise dans un étroit milieu provincial, oisifs et peu intéressés par la vie de l’esprit, se préoccupant plus des affaires terrestres que de l’au-delà … ».

Dans les pas des Prince-évêques

Les abords de la collégiale Saint-Feuillen conservent les traces de deux Prince-évêques.

Dans la ville des Chanoines, place du Chapitre, le presbytère, construction sans doute du 17ème siècle, conserve une trace des plus intéressantes. Encastrée dans un mur de l’édifice, se trouve une pierre commémorative de Ferdinand de Bavière (1612-1650). Taillé dans la pierre et d’une largeur de 58 cm, le bloc porte une inscription en latin et la date de 1612.

Dans la ville des Bourgeois, sur la place du Marché, se trouve un ancien moulin jadis desservi par un bief. Un cartouche portant le millésime de 1551 et le blason de Georges d’Autriche (1544-1557) a été replacé sur la façade du bâtiment.

Maison du Doyen

Les chanoines vivaient dans des maisons particulières, dans la ville des Chanoines. La maison dite du Doyen était la résidence des doyens du chapitre collégial. Elle fut probablement restaurée en 1622 par Noël de Résimont. Elle est située au fond d’une cour, adossée au rempart de la ville du 12ème siècle et à la tour Blanmont, qui faisait partie de ces remparts.

Classée comme monument le 15 mai 1964, la bâtisse est traditionnelle, élevée en briques et pierre bleue. On y accède par un porche reconstruit au 18ème siècle.

Cadre de vie des Chanoines du 18ème siècle

Au 18ème siècle, le Chanoine Jean-François Bailly, écolâtre, a deux servantes et un valet. C’est le double de la plupart de ses confrères. Sa maison est la plus grande, « avec ses trois pièces en bas, deux en haut, la cuisinette en plus de la cuisine, les trois cabinets et le ‘trou aux pommes’ servant à entreposer le linge sale ». Il a une cave à vin. Les autres chanoines jouissent de maisons claustrales, à titre viager, dont ils disposent de l’usufruit au profit de leurs héritiers, qui le plus souvent le revendent à un autre chanoine. Mais certaines de ces demeures sont dans un triste état. Les chanoines les plus démunis louent alors une chambre chez un confrère, ou chez un bourgeois.