Patrimoine culturel immatériel

Le Patrimoine Culturel Immatériel évolue dans le temps

« De Traditions en Créations », écrivait Françoise Lempereur. Eh oui ! Les traditions se recréent, évoluant avec les contraintes du temps.

Les archives nous montrent que, en 1745, le carnaval fossois se déroule avant le Carême. En 1864, « le Conseil alloue aux Jeunes gens une somme de cent francs pour la célébration de la fête de la mi-carême », montrant ainsi un changement de date, probablement récent, du carnaval.

En 1891, la kermesse a lieu en octobre, comme par le passé. En 1892, le Conseil communal fixe « la date de la kermesse au dernier dimanche de septembre », pour tenir compte de ce qui se passe dans les communes voisines, et des nouvelles dates des congés scolaires et judiciaires.

La résilience du Patrimoine Culturel Immatériel

En 1802, l’évêque, le curé et le préfet interdisent aux fossois de processionner avec le buste de Saint-Feuillen. Qu’à cela ne tienne : 3.000 marcheurs en armes escortent alors la nouvelle châsse.

En 1942, l’occupant interdit de marcher en armes. Qu’à cela ne tienne : les fossois effectuent le Tour Traditionnel en rangs, en civil, sans armes. Ils remplacent les tirs de mousquet par le claquement sec de papiers gonflés d’air qu’ils font éclater. C’est « l’Sint Fouyin aus satchots ».

Les anciens bataillons carrés aux « Coutures Mathot » et « Campagne de l’Allou » n’auront plus jamais lieu. Tout évolue. L’important est de garder l’esprit et le sens premier du Patrimoine Culturel Immatériel !

Patrimoine

Dans le périmètre du projet, les éléments principaux du patrimoine, qui font partie de l’histoire, et qui ont pu traverser les époques, se trouvent sur la Place du Chapitre.

La maison dite « du Doyen » – appelée familièrement « château Arnould », était la résidence des doyens du chapitre. Elle fut érigée en 1622 et s’adosse au rempart de la ville du 12e siècle et à la tour Blanmont. La bâtisse est traditionnelle, élevée en briques et pierres bleues. Le porche a été reconstruit au 18e siècle.                           

Cette demeure privée est classée au patrimoine.

Au centre de la place, la pompe de la 1ère moitié du 18e siècle, est emblématique.

Amorce de muraille et vestige d’une tour semi-circulaire, la Tour Saint-Martin “, sur haut soubassement taluté probablement du 12e siècle, est un bâtiment jadis occupé par les religieuses de Saint-Martin de Tours.

D’autres éléments, principalement du 17è siècle, parfois chaulés, caractérisent également le centre de Fosses et son inscrits à l’inventaire du patrimoine.

Et bien sûr,…

La Collégiale St-Feuillen , bien classé au patrimoine, dont les origines remontent à la fondation d’un monastère irlandais, et dont les bases de l’édifice actuel furent construites vers 910.  La Collégiale comporte 4 parties principales : la tour et la crypte romanes (fin du XIe s.) ; le vaisseau et le chœur (refaits en 1721).

Sur la Place du Marché, le plus ancien monument inscrit sur la liste de l’inventaire est « le vieux Moulin ». C’est un ancien moulin banal alimenté autrefois par la Biesme.

D’autres, plus récents, font également partie de l’inventaire. Le kiosque, ayant dû être en partie démonté par mesure de sécurité, n’est plus classé mais est toujours sur la liste. Œuvre de l’artiste fossois Marcel Nulens, offerte par le Syndicat d’Initiative de Fosses en 1986, la statue en bronze figurant 3 Chinels, trône fièrement sur la Place, dans l’attente de la prochaine Laetare…

Qu’est-ce que l’Inventaire ?

L’Inventaire est l’outil de recensement du patrimoine immobilier culturel de Wallonie.

Initié en Belgique en 1966, sous l’égide du Ministère de la culture et sur l’impulsion du Conseil de l’Europe, l’Inventaire a depuis évolué, en parallèle avec l’élargissement de la notion de patrimoine.

L’actuel Inventaire du patrimoine immobilier culturel met à jour et complète le premier Inventaire du patrimoine, publié entre 1973 et 1997 sous le titre “Le Patrimoine monumental de la Belgique – Wallonie” (dit aussi “Inventaire du patrimoine monumental” – IPM), qui recense plus de 30.000 biens.

Une actualisation de cet Inventaire initial est mise sur pied en 1998, publiée de 2004 à 2011 dans la collection “Inventaire du patrimoine architectural et territoires de Wallonie” (dit aussi “Inventaire du Patrimoine Architectural” – IPA). En actualisation permanente, l’Inventaire est désormais uniquement publié via le web, sur ce site Internet. Celui-ci constitue le principal support de recherches pour les acteurs de l’urbanisme (à l’échelle communale et régionale), les architectes et les particuliers.

L’Inventaire du patrimoine immobilier culturel (IPIC) constitue l’une des branches de l’Inventaire régional, tel que définit par l’art. 11 du Code du Patrimoine (CoPat).

L’Inventaire du patrimoine immobilier culturel assimile les anciens inventaires du patrimoine : l’inventaire du patrimoine monumental (1973 à 1997) et l’inventaire du patrimoine architectural et territoires de Wallonie (1998 à 2011).

L’Inventaire du patrimoine immobilier culturel a pour objectifs la connaissance, la protection et la gestion des biens inscrits, ainsi que la sensibilisation du public.

L’inscription d’un bien à l’Inventaire du patrimoine immobilier culturel lui reconnaît, lors de cette inscription, une qualité patrimoniale. L’attribution d’une pastille (•) à un bien inscrit lui reconnaît, lors de cette attribution, une qualité patrimoniale dont la pérennisation est souhaitée.

Consultations et Commission

Consultations ?

Pour l’élaboration du dossier, en 2014, « plusieurs moyens ont été mis en œuvre pour assurer la récolte des données subjectives lors de cette phase de diagnostic. D’une part, une enquête par questionnaire auprès des habitants du quartier a livré une perception globale du quartier et, d’autre part, une série de rencontres, entretiens avec des personnes-ressources ou réunions de consultation de la population, a permis d’affiner l’analyse ». « L’outil de consultation qui a permis de recueillir l’avis du plus grand nombre de personnes est l’enquête écrite, qui a obtenu les réponses de 57 personnes. A travers cette méthode, le but était de contacter et donc de récolter l’avis d’un maximum d’habitants ».

Et notre avis là-dedans ?

Faisant suite aux consultations de 2014, et aux visites de terrain, une commission a été créée (la C.R.U.). Celle-ci est composée essentiellement de citoyens du centre. Ils donnent un avis au Collège Communal à chaque étape importante de l’opération.

Cette commission peut également rendre des avis au Conseil communal et/ou au Collège communal sur toutes les questions qu’ils lui soumettent. Ce fut le cas, par exemple, pour le projet privé de la société HOUYOUX, à l’Avenue Albert 1er.

C.R.U ?

= Commission de rénovation urbaine. Composée de :

  • 3 membres du Collège communal ;
  • 2 membres du Conseil communal, issus de la minorité
  • 1 représentant :
    • CPAS ;
    • Foyer Namurois ;
    • AIS ;
    • Centre culturel ;
    • Chinels ;
    • CQFC ;
    • Écoles ;
    • Zone de Police ;
    • Syndicat d’Initiative ;
    • Pour l’intégration d ‘une œuvre d’art ;
  • 6 (min.) habitants domiciliés résidant dans le périmètre du centre ou ayant un commerce dans celui-ci. La commission fossoise en compte 11 !
  • Voix consultative : 3 invités volontaires, n’habitant pas dans le périmètre.
  • 4 « administratifs » (Ville, Région, auteur de projet)

La CRU constitue essentiellement un organe de consultation, de coordination, d’animation, de relais avec la population du quartier

Dossier(s) O.R.U.

Que comprend le dossier O.R.U. ?

  • Document 1 : Documents Généraux
  • Document 2 : Recueil des données objectives
  • Document 3 : Recueil des données subjectives
  • Document 4 : Analyse des données
  • Document 5 : Projet de Rénovation urbaine
  • Document 6 : Financement de l’opération

Ce dossier comporte aussi 17 fiches-projets qui pourront être activées sur une durée de 15 ans (2016 – 2031), afin d’améliorer et de redynamiser le Centre de Fosses-la-Ville.

Fiches-projets ?

Les fiches-projets comprennent les analyses objectives, ainsi que des propositions de schéma pour différents sites (17) situés dans le périmètre de rénovation urbaine du centre.

L’activation d’une fiche permet de solliciter une subvention à la Région Wallonne. Le projet est alors réfléchi, analysé, travaillé et enfin, réalisé.

Pour chaque étape, la C.R.U. émet un avis pour aider le Collège et le Conseil communal à faire ses choix, dans le respect de l’O.R.U établie et votée.

Qui a réalisé le dossier O.R.U. ? Et le projet des 2 places ?

Le dossier complet de Rénovation Urbaine fut établi par les auteurs de projets – association momentanée, AZERO & Espace Environnement. Les auteurs de projet pour la « transformation de l’ancien Hôtel de Ville de Fosses-la-Ville en un lieu de convivialité et de rassemblement ainsi que l’aménagement des 2 places et accès adjacents » sont ATELIER PAYSAGE SRL et DESSIN ET CONSTRUCTION. Désignés par marché public, via des critères légaux, et sur base de critères établis en commission (citoyenne) de rénovation urbaine pour le projet proposé.

Opération de rénovation urbaine

C’est quoi une O.R.U ?

Depuis les années septante, l’outil de rénovation urbaine existe en Région wallonne.                                   Le législateur l’a défini de la manière suivante :

” L’opération de rénovation urbaine est une action d’aménagement globale et concertée, d’initiative communale, qui vise à restructurer, assainir ou réhabiliter un périmètre urbain de manière à y favoriser le maintien ou le développement de la population locale et à promouvoir sa fonction sociale, économique et culturelle dans le respect de ses caractéristiques culturelles et architecturales propres.” [Art. 173 du CWATUPE]

O.R.U : fil rouge pour le centre de Fosses…

« L’opération de rénovation de Fosses-la-Ville s’appuie sur une volonté de rendre attrayant le centre urbain en vue d’attirer de nouveaux habitants. Cet enjeu majeur nécessite une amélioration du cadre de vie pour les habitants actuels et futurs. Cela va s’exprimer par un travail en profondeur sur les voiries et sur la création de nouveaux logements. (…)

La philosophie de l’opération de rénovation urbaine est de miser sur la qualité des logements et des espaces publics pour redynamiser le centre, ses lieux et ses commerces. »

O.R.U. à Fosses ? Ça sort d’où ?

Le principe d’une opération de rénovation urbaine a été approuvé en séance du Conseil communal du 8 novembre 2010.

En 2008 déjà, une première étude structurelle fut menée par la Plate-Forme d’Architecture et Urbanisme. Les recommandations de l’époque ont été adoptées par le Conseil communal en sa séance du 8 juin 2009.

Le dossier O.R.U a été approuvé par le Conseil communal, à l’unanimité de tous les groupes politiques, le 14 septembre 2015. Ainsi que par le Gouvernement wallon, le 31 août 2016.